samedi 18 juin 2011

Amalfi (dans la nuit)

Il y a des attentes nocturnes dont on ne sait encore quel amour. Petite chambre au dessus de la mer, m’a réveillé la trop grande clarté de la lune, de la lune au dessus de la mer.
Quand je m’approchai de la fenêtre, je croyais que c’était l’aube et que j’allais voir se lever le soleil… Mais non (chose pleine et parfaitement accomplie) – la lune- douce, douce, douce….

Blidah…
Fleur du sahel ! petite rose ! je t’ai  vue tiède et parfumée, pleine de feuilles et de fleurs. La neige de l’hiver avait fui. Dans ton jardin sacré luisait mystiquement ta mosquée blanche et la liane ployait sous les fleurs. Un olivier disparaissait sous les guirlandes qu’une glycine lui faisait. L’air suave apportait le parfum qui s’élevait des fleurs d’orangers et même des mandariniers grêles embaumaient. Du plus haut de leurs hautes branches, les eucalyptus délivrés laissaient tomber leur viellie écorce, elle pendait, protection usée, comme un habit que le soleil rend inutile, comme ma vielle morale qui ne valait que pour l’hiver.

Syracuse
Barque à fond plat, ciel bas, qui parfois descendait jusqu’à nous en pluie tiède ; odeur de vase des plantes d’eau, froissement des tiges. La profondeur de l’eau dissimule l’abondant jaillissement de cette source bleue. Aucun bruit ; c’est dans cette campagne solitaire, dans cette naturelle vasque évasée, comme une éclosion d’eau entre les papyrus.
A

André Gide « Les nourritures terrestres »



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire