lundi 5 septembre 2011

Souffle...









         Cristaux de lumières suspendu au fil du temps...
                    Ecrin de sable, de poussière, de volcan,
                             Goûter au sel dissous de mon âme...

vendredi 1 juillet 2011

Vivre …
Entre mer volcans et rizières. 


Voici ce merveilleux voyage que j’attends depuis très longtemps. Je l’avais en mémoire lors de ma dernière année de fac à Paris V. Dans ma petite chambre de la porte d’Auteuil, rue Claude Monet,  entre un cours de psychopatho et un marie claire je tournai les pages d’un lonely planet planifiant déjà l’épopée, à la lumière de ma bougie. Il paraît que les dieux y ont fait leur nid et que tous les vœux prononcés sur cette terre s’exaucent. 




Je danserai à mon retour la danse balinaise.


Pour mes amis, ma famille et pour les curieux…  voici l’organisation.


J1 28/7 PARIS -> JAKARTA (Java)
J2 29/7 arrivée à JAKARTA + nuit (Java) 
J3 30/7 JAKARTA -> JOGYAKARTA (Java)
J4 31/7 JOGYAKARTA (Java)
J5-6 1er +2/8 JOGYAKARTA - PROBOLINGGO - BROMO (Java)
J7 3/8 BROMO - KAWAH IJEN (Java) 
J8 4/8 KAWAH IJEN - KETAPANG - LOVINA ou MUNDUK (Bali) 
J9 5/8 LOVINA ou MUNDUK (Bali)
J10 à 14 6 au 10/8 LOVINA ou MUNDUK - UBUD (Bali) 
J15 11/8 UBUD - PADANGBAI - LEMBAR - TETEBATU (Lombok) 
J16 12/8 TETEBATU
J17 à 19 13 au 15/8 TETEBATU - SENGIGGI MANGSIT (Lombok) 
J20 16/8 SENGIGI MANGSIT - LEMBAR - PADANGBAI AMED (Bali) 
J21-22 17+18/8 AMED
J23 19/8 AMED - DENPASAR -> JAKARTA -> PARIS
J24 20/8 retour à Paris







BALI


LOMBOK



JAVA



















vendredi 24 juin 2011

Petit conte indien…

Cette histoire est arrivée il y a longtemps, quand la terre fut créée.

Le vent et le tonnerre, alors travaillaient ensemble. Mais soudain, ils furent en colère l’un contre l’autre. Et ils se séparèrent.
La raison pour laquelle ils se séparèrent est que le tonnerre a dit au vent : «  Moi seul agis bien, même sans ton aide ». Alors le vent lui parla ainsi : «  Parce que tu as dit cela, je vais m’éloigner de toi. » Puis le Vent partit vivre très loin du Tonnerre,  la fin des terres.

Il n’y eu plus de vent. Il fit très très chaud. Alors le Tonnerre, qui avait dit au Vent « Moi seul, agis bien », provoqua plus de pluie, mais il fit toujours très chaud. Il n’y eu plus de cultures. Ce n’était pas bien. Le vent n’était plus nulle part et le Tonnerre n’aima pas cela. Alors il utilisa des plumes. Mais il attendit le Vent en vain, sur ces plumes. Et il ne se sentit pas bien à cause de cela. Il se décida enfin à aller chercher le vent. Il lui parla ainsi : ‘Mon frère, tu es nulle part et ce n’est pas bien. Il n’y a plus de cultures, il fait très très chaud. A cause de cela je te supplie de revenir vivre avec moi. A partir de maintenant, nous ferons tous les deux le bien à la surface de la Terre. Nous travaillerons ensemble. Grâce à nous, il y aura de bonnes récoltes. »

Ainsi le Tonnerre supplia le Vent. Alors le Vent revint vivre auprès du Tonnerre.
C’est pourquoi quand il pleut, il y a le tonnerre en même temps que le vent. Ils sont  ensemble pour toujours.

In  « Sur les pas de Geronimo », Corine Sombrun et Harlyn Geronimo.
Pour tous les indiens morts pour avoir défendu leur peuple et leur culture.
Pour tous les indiens qui luttent encore...








«Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat.»
Et il rajoute : "pour le relâcher après". 

«La grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages autour du monde.»

Alberto Giacometti.

samedi 18 juin 2011

Amalfi (dans la nuit)

Il y a des attentes nocturnes dont on ne sait encore quel amour. Petite chambre au dessus de la mer, m’a réveillé la trop grande clarté de la lune, de la lune au dessus de la mer.
Quand je m’approchai de la fenêtre, je croyais que c’était l’aube et que j’allais voir se lever le soleil… Mais non (chose pleine et parfaitement accomplie) – la lune- douce, douce, douce….

Blidah…
Fleur du sahel ! petite rose ! je t’ai  vue tiède et parfumée, pleine de feuilles et de fleurs. La neige de l’hiver avait fui. Dans ton jardin sacré luisait mystiquement ta mosquée blanche et la liane ployait sous les fleurs. Un olivier disparaissait sous les guirlandes qu’une glycine lui faisait. L’air suave apportait le parfum qui s’élevait des fleurs d’orangers et même des mandariniers grêles embaumaient. Du plus haut de leurs hautes branches, les eucalyptus délivrés laissaient tomber leur viellie écorce, elle pendait, protection usée, comme un habit que le soleil rend inutile, comme ma vielle morale qui ne valait que pour l’hiver.

Syracuse
Barque à fond plat, ciel bas, qui parfois descendait jusqu’à nous en pluie tiède ; odeur de vase des plantes d’eau, froissement des tiges. La profondeur de l’eau dissimule l’abondant jaillissement de cette source bleue. Aucun bruit ; c’est dans cette campagne solitaire, dans cette naturelle vasque évasée, comme une éclosion d’eau entre les papyrus.
A

André Gide « Les nourritures terrestres »










mercredi 15 juin 2011




I LOVE
Le courage, la beauté, l’intelligence, le respect, l’humour, la générosité,  ceux qui vont au bout de leur pensée, de leur désir, les valeurs, la droiture, le bonheur, l’amitié, l’amour, ceux qui me rendent heureuse, la lumière, ceux qui reconnaissent les qualités en l’autre, l’engagement, ceux qui s’engage, la liberté, la conscience, réveillez les conscience, la curiosité bien placée, la bonne humeur, ceux qui n’ont pas peur, la franchise, la résistance, la patience, la compréhension, l’écoute, les sourires, l’espoir, l’indulgence, ceux qui croit en l’amour et en l’amitié, l’humanité, le soutien, la compassion, l’empathie, la confiance, les faiblesses, les remises en question, la franchise, la douceur, la fidélité, la gentillesse, l’alterité, les petits désordres, ce qui n’est pas exact, ce qui va à contre sens, ceux qui ne pense pas comme les autres, l’originalité, la créativité, l’invisible, l’âme …et tout ces mystères, l’imprévu, ce qui reste en suspend, l’insouciance, l’imprévisible, la fugacité, l'imprévisible,les petits rien, les petits déjeuner (et pas avec n'importe qui),  les enfants, jouer, ce qui bouscule, ce qui m’aide à grandir, la vérité.

I HATE

L’injustice, la fuite,  suivre le troupeau, la méchanceté, ceux qui ne cherchent pas à comprendre, la destruction, l’anéantissement, l’écrasement, l’humiliation, la méprise, le sarcasme, la mauvaise humeur, la jalousie, l’aigreur, ceux qui n’ont pas le courage de leur idée et de leur sentiment, les ragots, l’imposture, les  la violence, l’agressivité gratuite, les non fondements, l’égoïsme, le non respect, l'hypocrisie, la rumeur, les idées toutes faîtes, le racisme sous toutes ses formes, ceux qui roule pour eux, ceux qui n'ont pas d'éthique …



Merci à toutes les personnes inconnues qui visitent ce blog.

Merci à mes amis et à ma famille, qui me soutiennent, reconnaissent ce que je suis, m’encouragent, croient en moi et qui m’aime comme je suis.
Merci à mes amis qui luttent à mes côtés (et ce n'est pas finit...).
Merci enfin à ceux qui vont partager très prochainement ce voyage d’un mois en Indonésie.

mardi 14 juin 2011






                                                         

lundi 13 juin 2011


Les origines de l’amour... et de la haine.
Pourquoi quand deux êtres se rencontrent projettent ils leurs attentes sur l’autre (ce qui d’ailleurs les fragilise) ? Pourquoi beaucoup en espèrent-ils le nirvana sexuel et émotionnel, l’extase d’une fusion amoureuse sans faille ? Pourquoi attendons-nous de notre partenaire l’épanouissement personnel, l’accomplissement de nos rêves et de nos idéaux, le bonheur absolu ?
Mais pourquoi, aussi, changeons-nous si vite d’opinion au sujet de la personne qui partage notre vie, la considérant à un instant donné comme « totalement bonne » et, l’instant d’après, comme «totalement mauvaise» ?
Peut être faut il remonter aux origines ?...
 Ce bonheur et cette symbiose, nous les avons déjà vécus une fois dans notre existence, dans le ventre de notre mère, mais que très vite nous avons été désillusionnés : la symbiose, la fusion totale, n’ont pas duré longtemps, neuf courts mois seulement.
Pour Freud, le bébé aime sa mère non pas comme étant distincte de lui, mais comme étant lui-même. Il n’aime en réalité que lui-même, c’est le narcissisme primaire.
Pour Michael Balint, l’amour que le tout-petit porte à sa mère est un amour primaire. Lorsqu’il vit les inévitables frustrations (la tétée tarde à venir ou bien elle ne le prend pas dans ses bras lorsqu’il le voudrait), naît le « défaut fondamental », qui restera en lui pour toujours. C’est comme la cicatrice que laisse la désillusion de la symbiose parfaite. Le bébé retourne son investissement sur lui-même, c’est le narcissisme. Et surtout il lui en restera une nostalgie qui le poussera à rechercher sans cesse la relation parfaite. Chacun de nous sait que cette relation parfaite (appelée unité-couple par R. Barande ) existe, puisqu’il l’a vécue un jour. Il recherchera dans le couple la cicatrisation de cette désillusion de l’union parfaite.
L’originalité de Mélanie Klein , psychanalyste d’enfants, est d’avoir montré que la relation mère-enfant est imprégnée de tragique : le bébé ressent pour sa mère, très tôt et simultanément, de l’amour et de la haine. Il l’aime totalement (il lui sourit) quand elle le satisfait et la déteste aussi totalement l’instant d’après (il hurle de rage) quand elle le frustre, par exemple en lui retirant le sein et en le recouchant après la tétée.
- l’amour
Le nourrisson expérimente une plénitude comblante où l’on retrouve trois éléments : la relation à une personne, le fait d’être nourri et la satisfaction érotique (succion du pouce). Cette plénitude est oubliée par sa mémoire consciente, mais définitivement inscrite dans son inconscient. Plus tard, il sera ainsi poussé à lier dans un même bonheur le plaisir et l’amour. A cause de cette expérience primitive, aucun être humain ne recherche le plaisir sans un partenaire.
- la haine
Les recherches de Mélanie Klein l’ont amenée à distinguer deux périodes dans la première année du tout-petit.
Jusqu’à trois ou quatre mois, le sein maternel (c'est-à-dire la mère, ou la personne qui s’occupe de lui), n’est pas reconnu par le nourrisson dans son unité, il est clivé, partagé en un bon sein et en un mauvais sein :
Lorsqu’il apporte plaisir et amour, il est le « bon sein aimé », sur lequel le bébé projette les pulsions de vie qui sont en lui, sa libido.
Lorsqu’il se refuse, ne satisfait pas et frustre, il est le « mauvais sein haï et persécuteur », sur lequel il projette son agressivité, tout ce qu’il sent en lui-même de mauvais et de dangereux pour son « bon moi ». Ayant ainsi mis en dehors de lui-même ce mauvais sein, il se donne la permission de le détester. Si l’enfant juge que ce sein est méchant, c’est parce que sa pulsion de mort lui donne la capacité d’imaginer la méchanceté.
En même temps qu’il clive (partage) le sein maternel, l’enfant se clive aussi lui-même en un bon moi et un mauvais moi.
Il va s’efforcer de garder en lui, protéger, aimer, le bon moi contenant ce qui est bon, la pulsion de vie.
Quant au mauvais moi, qui contient ses pulsions d’agression et de persécution, il le «projette» sur le sein de la mère et ainsi l’expulse. Ainsi il met en place un mécanisme de défense contre l’angoisse que son bon moi soit persécuté et anéanti.
En général, dans la vie d’un nourrisson, les bons moments de fusion, de plaisir, d’amour, sont plus fréquents que les mauvais, ce qui lui permet de comprendre peu à peu que sa propre pulsion de vie (son bon moi) est plus forte que sa pulsion de mort (son mauvais moi). Il deviendra ainsi apte à aimer et à s’aimer.
Le souvenir de ces mécanismes qui lui ont été utiles va rester dans son inconscient. Devenu enfant ou adulte, chaque situation nouvelle, difficile ou angoissante l’incitera à intérioriser un bon objet, et à repousser sur des mauvais objets, des boucs émissaires, ce qui ne lui plaît pas en lui, dans son couple ou dans son groupe.
Vers le quatrième mois et jusqu’à douze mois, une meilleure organisation des perceptions permet à au bébé de mieux se situer. Il appréhende sa mère dans sa totalité, en tant que personne distincte de lui, parfois présente et parfois absente, et qui a des relations avec d’autres que lui.
Il découvre que la mauvaise mère et la bonne mère ne font qu’une, que le sein qui le frustre est le même que celui qui le satisfait, que sa mère est tour à tour bonne et méchante. Cette ambivalence qu’il expérimente, en aimant sa mère et en la haïssant tout à la fois, en projetant sur elle aussi bien sa pulsion de mort que sa pulsion de vie, est génératrice de culpabilité. D’où le développement du désir de réparer les dommages qu’il lui crée dans ses fantasmes.
Cette mère, puis-je l’aimer pour ce qu’elle donne et la haïr pour ce qu’elle refuse ? Suis-je normal de ressentir pour elle deux sentiments aussi opposés que l’amour et la haine ? (Cette culpabilité inconsciente sera réactivée au moment de l’Œdipe, quand la mère sera l’objet désiré mais interdit.)
Si la mère reste nourricière et continue à donner la même qualité de soins au bébé, celui-ci sera sécurisé par ses paroles, ses retours fréquents et bienfaisants vers lui. Il verra qu’elle n’a pas été détruite par son agressivité : celle-ci n’est pas mauvaise, il peut l’exprimer. Enfant puis adolescent, il devra apprendre qu’il peut exister en dehors de sa mère, sans que celle-ci cesse d’exister.
Cette culpabilité qui est l’expression d’une ambivalence affective doit être considérée comme un élément normal de la personnalité. Si elle est bien gérée par la mère (elle continue à s’occuper du bébé même s’il hurle et trépigne de rage), elle va le construire. Si elle est mal gérée (la mère ne réapparaît pas, elle donne des soins insuffisants et de manière irrégulière), elle risque de le détruire.

L'importance de la relation précoce mère / bébé dans la vie à deux

Renée Marti, psychologue clinicienne et psychothérapeute de couple, écrit :
« Prototype de toute relation, celle du bébé à sa mère éclaire ce que nous savons de la relation amoureuse. Cette relation est non seulement la première dans le temps, mais aussi primordiale par son intensité et son aspect total. Première, cette relation le restera dans nos fantasmes. Les mécanismes qu’elle aura mis en place ne cesseront de fonctionner. »
Effectivement, nous revivons (inconsciemment) avec notre conjoint la relation primitive avec celle qui nous a donné la vie.
Le premier intérêt d’étudier cette relation est qu’elle explique le mélange d’amour et de haine que les partenaires éprouvent l’un pour l’autre.
Mélanie Klein affirme qu’à cause du lien précoce avec sa mère, tout être humain garde dans son inconscient à la fois le désir de faire du mal à l’être aimé et la peur de lui nuire. Nous ressentons vis-à-vis de celui-ci la même ambivalence amour/haine que nous éprouvions vis-à-vis de notre mère. Si c’est la peur qui domine, tout attachement sera impossible, comme c’est le cas pour les « don Juan » pour qui aimer durablement serait risquer de détruire la mère, détruire l’être aimé.
Il nous faut accepter et intégrer cette ambivalence amour/haine. Si nous n’admettons pas notre pulsion d’agressivité et de mort, nous ne pouvons pas vivre non plus notre pulsion d’amour et de vie. Mais si nous trouvons le compromis entre la sexualité agressive, dangereuse, et celle qui rend heureux, soigne et guérit, nous trouvons notre équilibre amoureux et affectif.
Pourquoi n’admettons-nous pas nos pulsions agressives ?
Pour Freud, c’est parce que nous les refoulons. Il avait déjà perçu ce lien constitutionnel entre l’amour et la haine : « Toute relation affective intime entre deux personnes (…) laisse un dépôt de sentiments hostiles (…) dont on ne peut se débarrasser que par le refoulement. »
Or si notre Surmoi (l’instance morale en nous) nous fait refouler les fantasmes de haine envers notre conjoint, par crainte de culpabiliser, cela peut conduire à nous interdire tout fantasme, donc aussi celui de l’amour. On ne peut se laisser aller à aimer si on s’interdit de haïr.
Un second intérêt d’étudier l’interaction mère/enfant est que celle-ci aide à comprendre l’évolution de la vie amoureuse.
Le clivage entre le bon sein et le mauvais sein correspond, pour le couple, à la période où l’homme et la femme « tombent amoureux ». Les moments de fusion totale alternent avec des crises de colère. Les amoureux croient ne faire qu’un et exigent que leurs souhaits soient exaucés sans même avoir à les exprimer :
« Si tu m’aimais vraiment, tu aurais deviné que j’avais envie de… » « Pourquoi dois-je toujours te dire quand j’ai besoin que tu t’occupes de moi ? »



Le rapport à l’être aimé, comme celui à la mère, s’apparente alors à la toute-puissance magique, le langage étant même superflu. « Nous nous comprenons même sans nous parler. »
Puis la réalité du « défaut fondamental » va s’imposer. De même que l’enfant découvre qu’il n’est pas sa mère, que sa mère n’est pas lui, qu’il doit apprendre un langage pour exprimer ses désirs, de même je découvre que l’être aimé est autre, qu’il faut parler, communiquer avec lui, demander pour obtenir. Il faut se situer en Sujet désirant, dire JE.

La désillusion est dure. Il ne devine pas tout ! Je vais devoir surmonter les malentendus, m’exprimer clairement, écouter aussi ce qu’il me dit.
J’avais épousé ce qu’il me semblait être un « bon conjoint idéalisé ». Mais je dois accepter le fait que mon « conjoint réel » n’est pas « tout bon » (ni d’ailleurs « tout méchant »). L’être aimé à la fois me donne et me frustre, exactement comme le faisait ma mère.
Je sais que notre lien amoureux inclut l’amour et la haine, la fusion et l’agressivité, et j’accepte cette ambivalence, car les bons moments où je revis l’extase de la fusion amoureuse (l’intimité sexuelle par exemple) sont plus intenses que les mauvais. C’est ce qui fait que dans mon couple les pulsions de vie, d’amour ont le dessus sur les pulsions de mort, de destruction.
Mais que se passe-t-il si le couple n’y parvient pas ? S’il m’est insupportable de découvrir que l’être aimé n’est pas le « conjoint idéalisé » que j’attendais ? Si de « tout bon », j’en suis venu à le considérer comme étant « tout mauvais » ? Si je n’arrive pas à passer du stade des clivages au stade de l’ambivalence ?
Alors il ne me reste plus que l’issue de la haine. Et si je ne pouvais pas changer de mère, par contre je peux changer de partenaire ! Je me sépare donc de lui, et je me remets en couple avec quelqu'un d’autre. Cette fois, c’est sûr, ce sera le bon ! Mais tôt ou tard le même problème se reposera avec lui, et avec d’autres encore éventuellement.
Quand l’autre attaque la relation, attaque les liens d’amour, et créer une relation qui alterne sans arrêt l’amour et la haine,  il repète quelque chose de sa relation passée, d’une relation basée sur l’ambivalence.  La confiance en l’autre est alors difficile et teinté de méfiance ou de projections personnelles. La seule issue étant l’axe thérapeutique pour sortir de cet engrenage,  et surtout pour trouver en soi la source de cette bienveillance (ou bien surgit  sa propre destructivité ou celle de l'autre), pour ne plus dépendre excessivement de l’amour des autres. La clairvoyance, la non fuite devant son miroir, ne pas avoir peur de sa part d’ombre sont me semble t-il les qualités à soutenir. Il est impératif de retrouver en soi les fils de son histoire, enfant, adolescent et adulte. De mettre des mots émotions sensations, sur les éprouvés pour rétablir une vérité, ça vérité, et surtout redonner forme, contours à notre existence si précieuse sur cette terre.

( Pour tous ceux que j’aime…)

dimanche 12 juin 2011

                                                   Dans cet amas de cristal
                                      les premiers signes du printemps...










Bienvenue douce Alys...




















lundi 6 juin 2011

AME

 Il y a ces signes qui nous dépassent et frappent fort à la porte, une nouvelle porte ? Comment nommer l'impensable et l'incroyable de ces signes ?  Est cela ce que les boudhistes, les psychanalystes, les scientifiques nomment "synchronicité" ?

Il y a...



"L'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas de l'amour mais un filet jeté à l'eau et seul l'inutile est pris" Khalil Gibran. 











dimanche 29 mai 2011

mercredi 25 mai 2011

Synchronicité
Carl Gustav JUNG raconte cette anecdote:
"Je citerai, simplement à titre d'exemple, un cas que j'ai observé. Dans un moment décisif de son traitement, une patiente eut un rêve où elle recevait en cadeau un scarabée d'or. Tandis qu'elle me racontait son rêve, j'étais assis le dos tourné à la fenêtre fermée. Soudain, j'entendis derrière moi un bruit, comme si quelque chose frappait légèrement à la fenêtre. Me retournant, je vis qu'un insecte volant à l'extérieur heurtait la vitre. J'ouvris la fenêtre et attrapai l'insecte en vol. Il offrait avec un scarabée d'or l'analogie la plus proche qu'il soit possible de trouver sous nos latitudes : c'était un scarabéidé de la famille des lamellicornes, hôte ordinaire des rosiers : une cétoine dorée, qui s'était apparemment sentie poussée, à l'encontre de ses habitudes normales, à pénétrer juste à cet instant dans une pièce obscure".



dimanche 15 mai 2011



Le sens caché dans la mythologie




Quand on est psychanalyste ou psychothérapeute notre oreille ou nos sensations s’aiguisent progressivement au langage du patient. Chaque personne à son langage propre et il n’est pas toujours aisé de suivre la pensée ou les mouvements associatifs de l’autre surtout quand le langage s’articule autour de codes différents des nôtres.  La parole n’est pas la seule à communiquer. Le corps raconte aussi une histoire ou l’image, les sensations accrochent les fils associatifs et la mise en mot. Le sens n’advient que dans l’après coup. Le corps, les sensations  sont les vecteurs d’une mémoire,  d’un message caché, parfois cristallisé, et pas toujours accessible.
Les mises en actes, les passages à l’acte sont aussi  souvent les révélateurs de conflits non conscientisés et qui peuvent être l’œuvre de conflits pas seulement personnels mais aussi familiales ou intergénérationnel.

De ce fait, les mots paraissent souvent insuffisants pour dire ce que nous pensons, ce que nous ressentons. Nous pouvons en faire l’expérience quotidiennement lorsque les mots nous manquent, lorsque nous ne parvenons pas à nous faire bien comprendre.  Mais, lorsque les mots nous manquent, lorsque nous considérons que le langage n’est pas un bon outil, fidèle à ce que nous pensons, n’est-ce pas plutôt parce que nous ne pensons pas précisément ce que nous voulons dire ?

Si dans une relation, chacun est persuadé d'avoir raison... et si chacun de nous utilise ses propres filtres sur la réalité, mettant en place également des mécanismes de défense et un mécanisme de censure qui nous empêchent d'avancer, comment poursuivre le chemin, et comment aider l'autre à y voir plus clair?
Il y a peut être une réponse ailleurs. Par exemple, la métaphore (largement utilisé en thérapie psychanalytique ou lors de séance d’hypnose)  ou les sens cachés dans l’art, la poésie,  la mythologie , les contes ouvre un large éventail interprétatif et  offre des clés de compréhension. Le mythe serait  une métaphore de la vie des être humains (métaphore du grec  metaphorá, au sens propre, transport), est une figure de style fondée sur l'analogie et/ou la substitution. C'est un type particulier d'image sans outil de comparaison qui associe un terme à un autre appartenant à un champ lexical différent afin de traduire une pensée plus riche et plus complexe que celle qu'exprime un vocabulaire descriptif concret) et  qui incite  l’interprétation. 

Pour Paul Ricoeur,  la science de l’interprétation n’est autre que « le travail de pensée qui consiste à déchiffrer le sens caché dans le sens apparent, à déployer les niveaux de signification impliqués dans la signification littérale.»
Dans ce sens, une précompréhension anime toujours l’interprétation.
L’interprétant vient à l’élucidation de son mystère à partir d’une présupposition de sens donné.



Pour Roland  Barthes in Mythologies, publié en 1957 (Ed. du Seuil),
“Le mythe est une parole”, mais pas n’importe laquelle. C’est un système de communication, c’est un message lié à une certaine société dans un moment bien précis de son histoire.

Les mythes ont été successivement interprétés comme des allégories de la Nature, des reflets d'évènements historiques ou du cycle  des saisons. On y a vu aussi l'expression symbolique de l'idéal chez l'homme primitif, des reflets des faits sociaux ou encore de la psyché soit individuelle  soit collective.
Qu'un mythe soit un peu tout cela à la fois, c'est possible, mais selon nous, l'essentiel est ailleurs. La définition de Mircea Eliade nous semble préférable :
« Le mythe, écrit-il, raconte une histoire sacrée ; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primitif des commencements ». Mais si on approfondie l’essence du mythe et qu’on se réfère à des philosophes de l’antiquité,  l'empereur Julien l'Apostat (331-363), parlant de l'initiation et des mystères en général, écrivait :
« La nature aime à demeurer cachée et ne supporte pas que ce qui est caché de l'essence des dieux tombe, avec des paroles nues, dans des oreilles impures... Je pense que cela [l'occultation des secrets relatifs aux dieux] se produit souvent par l'intermédiaire des mythes lorsqu'ils sont versés avec la mise en scène qui leur est propre, dans les oreilles de la multitude qui ne peut pas recevoir les vérités divines dans leur parfaite pureté » . Et de préciser : « En effet, c'est l'élément absurde dans les mythes qui nous conduit à la vérité :
Plus l'énigme est extraordinaire et prodigieuse, plus elle semble nous signifier de ne pas nous en tenir au sens littéral, mais de rechercher au contraire assidûment ce qui est caché ».

La mythologie sans réduire la richesse de cette création, est  une narration de la naissance du monde, de l’apparition des dieux et des premiers hommes. Elle évoque la nature du paradis et des enfers et de ce que nous réserve la fin des temps.  Comme en poésie, la métaphore est la clé du mythe qui replie le monde sur lui-même jusqu’à ce que les points les plus distants se touchent et se confondent. Ces équivalences nous montrent qui nous sommes vraiment. Chaque mythe est comme ce cosmos en miniature, il représente un monde de significations. Pour illustrer ces propos, voici un mythe  qui symbolise bien d’une part la beauté des relations et de la vie mais également les méandres intérieurs de l’humain.

Orphée est considéré comme le premier poète du monde. Poète à la cithare qui charmait par ses paroles les hommes, les animaux, les plantes et même les pierres. Il charmait aussi bien sûr, les dieux! Sa femme, Eurydice, étant morte à la suite d’une morsure de serpent, Orphée descendit aux enfers pour convaincre les dieux de lui rendre son épouse bien aimée. A son arrivée il joua de la musique pour Hadès et Perséphone qui furent charmés de son éloquence.  Touchés, les dieux consentirent à la lui rendre. Mais ils exigèrent qu’Orphée n’adresse pas la parole à Eurydice, ni ne se retourne pour la regarder avant d’avoir atteint la surface de la terre. Orphée ne tint pas cette promesse et perdit Eurydice. 

    Orphée revit dans chaque poète et son histoire symbolise toute la poésie. Elle symbolise le pouvoir que donne la poésie sur la mort. La poésie et l’amour étant  seuls capables de vaincre la mort. Mais cette victoire est sans cesse menacée par l’impatience du désir. De plus, comme Orphée, le poète transgresse les interdits. Il descend au fond du langage, au fond de  lui-même, ose regarder dans l’abîme de son être, ou même parfois scruter l’invisible. Comme Orphée le poète essaie de vaincre la mort en l’affrontant avec ses paroles. Il essaie de la détruire ou d’au moins la rapetisser comme fait René Char :
Mort minuscule de l’été 
Détèle-toi mort éclairante 
À présent, je sais vivre
Comme Orphée, tous les poètes de tous les temps ont essayé de vaincre leur peur de la mort,- en la nommant.